Fanny a finalement eu son César. Cela pourrait être issu d’un roman de Pagnol et pourtant, c’est tout autre chose dont il s’agit. Replaçons-nous en février dernier, lors de la cérémonie des Césars du cinéma français. Fanny ContenconFanny Contençon vient d’obtenir le prix du meilleur second rôle féminin pour sa composition dans «L’étoile du Nord» ; juste récompense pour une actrice qui, paradoxalement, s’est surtout fait connaître en interprétant des femmes loufoques, gaies et bien dans leur peau. C’est justement de cette étiquette que Fanny veut se débarrasser ; elle sait bien que le public l’adore en partenaire gaffeuse de Francis Perrin, mais elle aimerait qu’on apprécie à sa juste valeur son côté touchant et paumé qui lui colle parfois au cœur. Fanny qui rit, Fanny qui pleure. Fanny en emmerdeuse patentée dans « Tête à claques » puis, le film d’après, en garce intégrale qui en fait voir de toutes les couleurs à sa Signoret de mère dans «L’étoile du Nord». Fanny, épouse dépressive de Dewaere dans «Le paradis pour tous» puis dactylo fofolle et inconsciente dans «Tout le monde peut se tromper». Fanny qui s’évade de son image de blonde acidulée en jouant au théâtre «Le maître et Marguerite», un drame rouge-passion d’après Boulgakov. Ces changements à vue, elle les choisit méticuleusement, consciente du fait qu’on ne nourrit pas éternellement une carrière avec le même plat du jour. C’est cela qui la pousse à accepter indifféremment grands et petits rôles, pourvus qu’ils lui apportent quelque chose. Ainsi, a-t-elle accepté une participation secondaire dans «L’ami de Vincent»face à Philippe Noiret et Jean Rochefort parce que l’histoire lui plaît, tout simplement.

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