Le satyriconA la question de savoir quelles sont les raisons qui ont poussé Fellini à tourner tel ou tel film, celui-ci a pour habitude de répondre: «Parce que j’ai signé un contrat !». Tout comme pour «Roma», «Les clowns», «Amarcord» ou «Casanova», il a attendu qu’un producteur lui suggère l’idée de tourner un film sur l’Italie Antique avant de s’attaquer aux écrits de Pétrone qui sont à la base de cette œuvre. Et sans nul doute, « Le satyricon » est son film le plus ambitieux. Pour nous dépeindre l’Empire romain, il se sert du regard du candide propulsé au premier siècle de notre ère par une infernale machine à remonter le temps. Son voyage relève plus de la science-fiction que de la recherche historique. Utilisant les livres de Pétrone et du fabuliste Apulée comme des guides, Fellini nous promène au gré de l’imagination de ces deux poètes dans une Rome qui n’a rien à voir avec celle dont nous ont parlé nos professeurs de latin. C’est le règne du sexe et de l’argent, de la corruption et du vice à tous les coins de rues. Tout au long du film nous suivons deux jeunes étudiants, Encolpe et Ascilte, qui ressemblent à s’y méprendre à deux marginaux échappés du Quartier Latin. Leur odyssée à travers la ville nous fera croiser des silhouettes familières : des arrivistes, des nouveaux riches, des prostituées, des bandits, des pauvres, des intellectuels soumis aux ordres des dirigeants. Cette société romaine en décomposition, c’est la nôtre. En réinventant l’histoire de son pays, Fellini nous invite à méditer sur le sort qui nous invite à méditer sur le sort qui nous attend. Couvre de. visionnaire. «Le satyricon» souffre peut-être d’une absence de construction dramatique et d’une trop longue durée de projection. Cela dit, que ne pardonnerait-on pas à un chef-d’œuvre?

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