Mois : août 2014

Les cordes de la potence

Les cordes de la potenceQui donc est diantrement étonné, en débarquant dans une petite ville de l’Ouest pour arrêter les pilleurs de banque, d’apprendre que son fiston, le petit Dan, a fait le coup avec trois autres voyous ? C’est papa John Wayne, alias Cahill, marshal des États-Unis. A la décharge du gamin, on dira qu’il a été entraîné par de mauvais camarades, rencontrés un soir de cuite dans une cellule de la prison locale. Le méchant, le vrai, c’est le chef des malfrats, George Kennedy. Alors, le père outragé saisit l’occasion de donner une bonne leçon à ses rejetons (le benjamin Billy Joe est aussi dans le coup) et de leur apprendre la morale en les aidants à zigouiller leurs complices. Comme on le voit, le cinéma d’Andrew Mc Laglen ne s’embarrasse pas de nuances. C’est un film d’action, dont l’efficacité ne se relâche pas. Gary Grimes est très convaincant.

Buffalo bill et les indiens

Buffalo bill et les indiensBuffalo Bill est l’un des héros de Western les plus célèbres. Une bonne trentaine de films lui ont été consacrés. Lui même, sous son véritable nom de William Frederick Cody, interpréta trois fois son propre rôle à l’écran. Considéré comme un mythe de la légende de l’Ouest, passant pour l’ami le plus fidèle des Indiens, Buffalo Bill a quelque peu usurpé ses titres de gloire et sa renommée. Ayant débuté comme escorteur de diligence puis comme gardien de troupeaux et agent secret de l’armée du Nord lors de la guerre civile, il termina sa vie comme directeur de cirque, promenant à travers les États-Unis et l’Europe son fameux «Wild West show», une sorte de reconstitution de l’histoire de l’Ouest. C’est ce dernier épisode de l’existence de Buffalo Bill que Robert Altman raconte dans son film. Bien connu pour être un destructeur de mythes (II s’était attaqué au western avec «John Mc Cuba» et au show-business dans « Nashville »), Altman n’y va pas de main morte. C’est un portrait féroce qu’il trace de ce cow-boy d’opérette. Il le décrit comme un arriviste sans scrupules, vaniteux et cupide, incapable d’atteindre une cible à deux mètres, tenant à peine en équilibre sur son cheval et constamment imbibé de whisky. Bien décidé à révéler la véritable personnalité de Buffalo Bill, Altman s’attache à nous montrer combien celui qui passait pour être le protecteur des Indiens n’était en réalité qu’un horrible négrier. En effet, pour donner de l’attrait à son show, Buffalo Bill «achète» à l’armée américaine, le vieux chef Sitting Bull. Encore un mythe qui fout le camps au grand galop !

Le satyricon

Le satyriconA la question de savoir quelles sont les raisons qui ont poussé Fellini à tourner tel ou tel film, celui-ci a pour habitude de répondre: «Parce que j’ai signé un contrat !». Tout comme pour «Roma», «Les clowns», «Amarcord» ou «Casanova», il a attendu qu’un producteur lui suggère l’idée de tourner un film sur l’Italie Antique avant de s’attaquer aux écrits de Pétrone qui sont à la base de cette œuvre. Et sans nul doute, « Le satyricon » est son film le plus ambitieux. Pour nous dépeindre l’Empire romain, il se sert du regard du candide propulsé au premier siècle de notre ère par une infernale machine à remonter le temps. Son voyage relève plus de la science-fiction que de la recherche historique. Utilisant les livres de Pétrone et du fabuliste Apulée comme des guides, Fellini nous promène au gré de l’imagination de ces deux poètes dans une Rome qui n’a rien à voir avec celle dont nous ont parlé nos professeurs de latin. C’est le règne du sexe et de l’argent, de la corruption et du vice à tous les coins de rues. Tout au long du film nous suivons deux jeunes étudiants, Encolpe et Ascilte, qui ressemblent à s’y méprendre à deux marginaux échappés du Quartier Latin. Leur odyssée à travers la ville nous fera croiser des silhouettes familières : des arrivistes, des nouveaux riches, des prostituées, des bandits, des pauvres, des intellectuels soumis aux ordres des dirigeants. Cette société romaine en décomposition, c’est la nôtre. En réinventant l’histoire de son pays, Fellini nous invite à méditer sur le sort qui nous invite à méditer sur le sort qui nous attend. Couvre de. visionnaire. «Le satyricon» souffre peut-être d’une absence de construction dramatique et d’une trop longue durée de projection. Cela dit, que ne pardonnerait-on pas à un chef-d’œuvre?