Mois : décembre 2014

Christine Boisson

Christine BoissonOù se cache donc Christine Boisson ? C’est la question que l’on pose chaque deux ans lorsque cette actrice, déjà rare en temps normal, disparaît complètement de la circulation cinématographique. La principale intéressée, elle, n’en a cure de ces préoccupations ! Elle se terre bien au chaud pendant ses retraites d’hiver, attendant patiemment qu’on lui propose le projet qui l’excitera. L’avis de recherche que nous pourrions lancer serait ainsi libellé : «Wanted : jeune femme née en 1957, comédienne de profession, méfiante et susceptible de nature, écorchée vive à ses heures perdues. Signe particulier : talent. Énorme». Les témoignages abonderont, nombreux. Untel se souviendra d’ «Emmanuelle», le premier film de Christine Boisson où celle-ci incarne l’amie trouble et dénudée de Sylvia Kristel. Un premier malentendu s’établit alors entre Christine et quelques uns qui voient un peu trop hâtivement en elle une fille à rôles sexy et déshabillés. Ce n’est que sept ans après la fantaisie érotique de Just Jaeckin que Christine tournera «Extérieur nuit», un film où elle fait sensation en femme-chauffeur de taxi, partageant ses faveurs entre Gérard Lanvin et André Dus-seller. Elle est si juste dans ce rôle car, après tout, cette Cora douce et violente, forte et fragile, ne lui est pas étrangère. C’est encore un personnage de paumée qu’elle joue dans «Du blues dans la tête», un film dit «marginal» qui ne remporte pas le succès escompté: la déception de Christine est grande et elle parle même de renoncer au cinéma. Heureusement que Antonioni l’engage pour son superbe «Identification d’une femme», nous restituant Christine Boisson telle qu’en elle-même, sidérante, quoi I…

Carole Bouquet

Cocktail pour une diva du 7e art : prenez un soupçon de mauvais caractère et une pincée d’ambition ; ajoutez-y un mélange alliant le cinéma populaire aux films intimistes. N’oubliez pas d’y inclure une large portion de beauté avant de saupoudrer d’une grande cuillerée de talent ; secouez bien le shaker et baptisez le tout «cocktail Carole Bouquet». Les amateurs intéressés trouveront cette rareté au sein de divers menus de choix, disponibles à la demande. Pour le hors-d’œuvre, il nous est conseillé de nous pencher sur «Cet obscur objet du désir» où Mademoiselle Bouquet fait ses débuts sous la houlette de Luis Buñuel. Des premiers pas prestigieux et remarqués malgré un rôle relativement secondaire. Deux ans plus tard, elle constitue brièvement l’apéritif de «Buffet froid» dans lequel elle symbolise.., la mort.French actress Carole Bouquet  arrives for the awards ceremony at the 60th Cannes Film Festival Une composition hors du commun, comme elle en raffole. S’apercevant que le public, ça existe, notre Bouquet adorée en profite pour aller jouer les fleurs plantureuses dans le jardin de James Bond. Dans «Rien que pour vos yeux», elle traverse les multiples péripéties de l’histoire, arborant un air très «faut-pas-croire-mais-ces-galipettes-terminées-je-retourne-à-mes-films-d’auteurs». Elle trouve l’élégance de participer à moult rebondissements spectaculaires tout en paraissant se demander quel sera le clou de la prochaine collection de chez Dior. C’est cela la Bond girl à la sauce Bouquet. La trahison est de courte durée puisque l’actrice retourne vite à ses films difficiles en incarnant une femme internée dans un asile d’aliénés dans «Le jour des idiots» de Werner Schroeter. La cuvée «Carole Bouquet 83/84» ? Formidable.